6. Soulignant la nécessité pour
les femmes d'élargir, par l'éducation et la formation,
l'éventail de leurs choix professionnels et de s'orienter
davantage vers des domaines non
traditionnels ; |
7. Soulignant que les femmes
doivent avoir des chances réelles d'utiliser leur expérience
et leurs valeurs dans des secteurs actuellement dominés par
les hommes - les hommes devraient de même faire bénéficier des
leurs la vie familiale et les professions jusqu'ici
typiquement féminines ; |
8. Réaffirmant la nécessité d'une
vaste campagne d'information et de sensibilisation du public
pour l'amener à changer d'attitude et à se défaire de ses
préjugés ; |
9. Consciente de la violence
existant à l'encontre des femmes ; |
10. Préoccupée des difficultés
particulières que rencontrent les femmes
migrantes ; |
11. Rappelant ses Recommandations
741 (1974) relative à la situation juridique de la femme, et
1008 (1985) relative à la place des femmes dans la vie
politique, mais aussi les divers textes adoptés par le Comité
des Ministres en ce qui concerne la situation des femmes, en
particulier la Résolution (77) 1 sur l'emploi des femmes, qui
a introduit, entre autres, le principe de l'égalité des
rémunérations pour un travail de valeur
égale ; |
12. Regrettant que jusqu'à
présent treize Etats membres du Conseil de l'Europe n'aient
pas encore ratifié la Convention des Nations Unies sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard
des femmes ; |
13. Se félicitant de ce que le
principe de l'égalité soit intégré progressivement dans le
programme de travail du Conseil de l'Europe par le biais d'une
approche interdisciplinaire, |
14. Demande instamment à la
première Conférence ministérielle européenne sur l'égalité
entre les femmes et les hommes qui se tiendra du 3 au 5 mars
1986, d'inviter les gouvernements des Etats
membres : |
a. à promulguer une législation
familiale, sociale et fiscale en ce qui concerne l'égalité
des hommes et des femmes ; |
b. à veiller à ce que les efforts
déployés dans les écoles favorisent l'égalité, en éliminant
par exemple des stéréotypes sexués dans certains manuels
scolaires, en offrant une formation spéciale aux
enseignants, et en encourageant les jeunes qui voudraient
s'orienter vers des secteurs d'activité autres que
traditionnels ; |
c. à mettre au point des mesures qui
assurent le respect de la dignité des femmes dans la
publicité ; |
d. à prêter une attention
particulière aux programmes de recherche dans lesquels les
sujets et méthodes sont choisis principalement par les
hommes, et à supprimer les obstacles pour que les chercheurs
femmes puissent participer à de tels programmes qui seront
ainsi complétés et enrichis par une perspective
féminine ; |
e. à adopter des mesures en faveur de
l'égalité entre les femmes et les hommes dans la vie
active : |
i. en soulignant la nécessité d'organiser
la vie professionnelle de telle sorte qu'elle permette aux
hommes de s'occuper de leurs enfants et de partager les
tâches
ménagères ; |
ii. en considérant qu'une réduction
générale et/ou une réorganisation du temps de travail
serait une manière d'offrir davantage de possibilités aux
deux parents - dans l'attente d'une telle réforme on
pourrait envisager un réaménagement des horaires pour les
parents ayant des enfants en bas
âge ; |
iii. en acceptant le principe de congés
rémunérés en vue de s'occuper de leurs jeunes enfants pour
les femmes aussi bien que pour les hommes, et en
envisageant une extension du régime de sécurité sociale à
cet égard ; |
f. à promouvoir des systèmes de
garderie satisfaisants pour permettre aux deux parents de
travailler hors du foyer ; |
g. à promulguer une législation qui
prévoie des poursuites obligatoires pour tout type
d'agression ou violences sexuelles à l'égard des femmes, y
compris les actes de violence à l'intérieur du foyer, et à
mettre en place des dispositifs d'aide pour les deux parties
en cas d'agression et de soutien pour la partie ayant subi
un traumatisme ; |
h. à soutenir les organismes spéciaux
créés pour les migrantes en vue de les aider à éviter
l'isolement, en soulignant notamment qu'elles doivent
absolument être autorisées à apprendre la langue et à
connaître la culture du pays d'accueil le plus rapidement
possible ; |
i. à diffuser des informations et à
sensibiliser l'opi,nion publique, afin de faire évoluer les
attitudes et de lutter contre les
préjugés ; |
j. à prendre des mesures visant à
mettre fin aux pratiques consistant à « importer »
et à exploiter des femmes de pays du tiers monde en les
obligeant à se livrer à des activités indignes et
avilissantes, et à éliminer cette nouvelle forme de traite
des esclaves, également compte tenu de la position de la
femme en Europe ; |
k. à veiller à ce que la
responsabilité des questions d'égalité incombe directement
aux gouvernements, et à veiller à la mise en place de
mécanismes de promotion et de contrôle du respect des
principes d'égalité ; |
l. à ratifier, s'ils ne l'ont pas
encore fait, laConvention des Nations Unies sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination à
l'égard des femmes ; |
l5. Invite la conférence à
inclure dans ses recommandations au Comité des Ministres du
Conseil de l'Europe la demande : |
a. de considérer que le Conseil de
l'Europe doit s'assigner comme objectif à moyen terme la
tâche de coordinateur des efforts mis en œuvre pour la
réalisation de l'égalité des sexes dans les Etats
membres ; |
b. de se fixer comme objectif
complémentaire l'harmonisation des politiques au sein des
Nations Unies, en prêtant une attention particulière à la
situation des femmes dans les pays en voie de
développement ; |
c. de proroger le mandat du Comité
d'experts pour l'égalité entre les femmes et les hommes
(CAHFM) au-delà de 1986 ; |
d. de tenir compte de la présente
résolution dans la mise à jour des dispositions pertinentes
de la Charte sociale européenne. |
______________________
1. Discussion par l'Assemblée
le 27 janvier 1986 (21e séance) (voir Doc.
5502, rapport de la commission des questions sociales et de la
santé).
Texte adopté par l'Assemblée le 27
janvier 1986 (21e
séance). |