APPEL A COMMUNICATIONS
Ce colloque s'inscrit dans
un cycle de rencontres de chercheur-es sociologues de l'Ouest initié en 1998 à
l'Université de Bretagne Occidentale (Les
parcours de vie des femmes; travail, familles et représentations publiques),
poursuivi en 1999 à l'Université de Nantes (Femmes,
nouvelles questions identitaires) et en 2002 à l'Université François
Rabelais de Tours (Femmes et villes).
Ce cycle de rencontres rassemble des analyses contribuant à la mise en lumière
de la place et du rôle sexué des femmes dans notre société, selon plusieurs
approches disciplinaires. Les premières rencontres ont privilégié les travaux
des chercheur-es du grand Ouest; l'objectif étant d'offrir une visibilité à des
études souvent peu diffusées et de mettre en valeur la production scientifique
issue de cette région. Depuis le colloque de Tours, elles ont pris une
dimension internationale qu'elles conserveront au Mans, tout en laissant une place
significative aux recherches régionales, mais aussi aux relations d'expériences
de terrain. Dans la lignée des précédents, ce colloque croisera les échelles de
réflexion dans le but de faire le point sur les travaux récents et de favoriser
les échanges.
Ce colloque propose de
porter un regard croisé sur les contradictions persistantes entre la montée du
salariat féminin et les inégalités observées entre hommes et femmes aux
différents moments du parcours d’insertion professionnelle. Les éléments de réflexion
relevant de la sphère professionnelle ne sauraient suffire à l’analyse de cette
question, et sont à articuler avec des éléments relevant de la sphère privée et
du parcours de formation.
Trois niveaux d'insertion
professionnelle pourront être interrogés pour ces publics féminins. Toutefois,
d'autres questions que celles évoquées ci dessous pourront être abordées, et
les analyses transversales seront les bienvenues. Elles pourront, par exemple,
porter sur les modes d'insertion non institutionnalisés (petits boulots de
garde d'enfants ou de ménage, plus ou moins au noir...) qui concernent les
trois niveaux :
•
L'insertion des jeunes
femmes à l'issue de la formation initiale: on pourra s'interroger sur les modalités
d'accès à l'emploi des jeunes femmes quittant le système de formation. On sait
que plus le niveau de diplôme augmente, plus les modalités d'insertion des
filles et des garçons sont semblables. Mais des différences persistent et il
serait bon d'interroger, outre les parcours d'insertion identifiés par les
études institutionnelles (Cereq, observatoires), les stratégies d'embauche
développées par les employeurs et les stratégies d'insertion mises en place par
les jeunes femmes ou les jeunes couples. Des réflexions sur la mobilité
comparée des jeunes femmes et des jeunes hommes au cours du processus
d'insertion seront les bienvenues. En outre, l'insertion professionnelle ne
peut être déconnectée des "choix" d'orientation effectués tout au
long de la scolarité, et particulièrement à partir du pallier décisif que
représente la classe de seconde. On pourra s'interroger sur l'adéquation entre
les parcours féminins de formation initiale que peuvent mettre en évidence les
enquêtes de suivi des sortant-e-s du système scolaire et les segments du marché
du travail sur lesquels ces jeunes femmes sont susceptibles de s'insérer. Dans
quelle mesure des choix atypiques de filière de formation préservent-ils les
jeunes femmes des difficultés d'insertion professionnelle? Des recherches
récentes montrent que les parcours de formation vécus par ces jeunes filles ne
vont pas sans heurts et sans un travail d'adaptation et de conformation aux
représentations que les garçons leur imposent. Qu'en est-il de leur insertion
professionnelle? Parviennent-elles à dépasser ces difficultés et à s'insérer
dans un segment du marché du travail qui reste très masculin? Dans quelle
mesure occupent-elles les fonctions pour lesquelles elles ont été formées ?
•
Le retour à l'emploi des
femmes ayant temporairement quitté le marché du travail. Le retour des femmes sur
le marché du travail après un retrait plus ou moins long ne va pas sans poser
question. On sait que l'accès des mères de deux enfants à l'Allocation
parentale d'éducation a incité un nombre important de femmes à quitter momentanément
le marché du travail. Souvent peu qualifiées elles ont rencontré des
difficultés pour y retrouver une place. Pour elles comme pour les autres, la
formation continue peut constituer un tremplin vers un retour à l'emploi. Elle
permet de valider par un diplôme une expérience antérieure, une pratique issue
de la sphère privée ou de la sphère associative, elle permet aussi d'accéder à
un niveau de diplôme supérieur ou encore de se réorienter. Dans quelle mesure
les femmes bénéficient-elles ou se saisissent-elles de ces opportunités.
Quelles stratégies développent-elles face à ces différents parcours possibles?
Et surtout, ces stratégies de retour à l'emploi passant par la formation
continue sont-elles efficaces? Quels autres parcours et stratégies peut-on identifier
chez ces femmes qui tentent tardivement ou pour la énième fois une insertion
professionnelle? On peut aussi penser à l'insertion professionnelle par le
biais de l'emploi associatif qui pose le problème de la difficile
professionnalisation des fonctions associées à la sphère privée.
•
L'insertion problématique
des femmes prises en charge par les dispositifs divers : ces dispositifs
s'adressent à des publics cumulant les difficultés. En ce qui concerne les
femmes les principaux freins à l'insertion relèvent de problèmes familiaux
(ruptures conjugales, familles monoparentales), de problèmes de santé, d'un
isolement géographique ou encore d'un isolement culturel pour les femmes
immigrées. Mais les programmes d'aide au retour à l'emploi développés par les
institutions et par le milieu associatif semblent plus adaptés aux publics
masculins. Qu'il s'agisse des contrats d'insertion liés au RMI, dont les femmes
pourtant majoritaires dans le dispositif bénéficient moins que les hommes, des
ateliers d'insertion par l'économique qui privilégient les activités de
restauration et réparation, d'entretien d'espaces verts ou de peinture, on peut
s'interroger sur la prise en considération des particularités du public
féminin. Pourtant, là comme ailleurs, des politiques incitatives ont été mises
en place. Elles ont pu favoriser l'émergence de programmes spécifiquement
destinés aux femmes comme les sessions de formation destinées à leur ouvrir des
voies professionnelles "masculines", les aides leur permettant de
déléguer la garde de leurs enfants dans des endroits où les structures
institutionnelles ou classiques font défaut. Plus encore que les jeunes femmes
quittant le système de formation pour s'insérer sur le marché du travail, les
femmes prises en charge par ces dispositifs se trouvent confrontées à la
difficulté de concilier vie familiale et vie professionnelle. Des actions
novatrices ont pu voir le jour, il serait bon d'en exposer les principes et les
limites afin de développer ces initiatives encore trop rares ou méconnues.
1-
avant
le 29 septembre : un résumé d’une page
2-
avant
le 25 février : le texte complet de la communication (30000 signes
maximum) ainsi qu’une présentation de l’auteur en 1 page.
Les propositions sont à envoyer, sous forme
électronique et sous forme papier à :
Erika Flahault, Université du Maine, OVE, Avenue
Olivier Messiaen, 72085 Le Mans cedex 9
Comité
scientifique : Margaret Maruani Sous réserve
(CNRS, Directrice du GDRE Mage), Sylvette Denefle (Professeure, Université
François Rabelais Tours), Vincent Veschambre (ESO UMR 6590, Université
d’Angers), Thomas Couppié (Cereq), Dominique Epiphane (Cereq).