ECOLO dépose une proposition de loi
sur
les publicités à caractère sexiste
Même
si la publicité ne façonne pas à elle seule la personnalité des individus, la
vision des images publicitaires marque l'imaginaire de chacun et donne
imperceptiblement une idée déformée de la place, des comportements et des rôles
de chacun dans la société.
La
représentation sexiste ou avilissante de l'être humain dans la publicité
renforce des stéréotypes et crée un décalage entre les principes de la liberté
individuelle et de l'égalité entre les hommes et les femmes. Depuis plusieurs
années, des associations de citoyens se créent avec comme principal objet, la
dénonciation de l'agression de ces publicités. Le Jury d'Ethique publicitaire constate
également dans son rapport annuel 2001 que le nombre de plaintes des
particuliers et des consommateurs est en croissance.
C’est
pourquoi, à l’initiative de la Députée Marie-Thérèse Coenen, ECOLO et
AGALEV viennent de déposer une proposition de loi visant à garantir le respect
à la dignité pour tous. Cette démarche se calque sur la loi du 30 juillet 1981,
qui permet de sanctionner une publicité à caractère raciste ou xénophobe, mais
qui ne contient pas de disposition permettant de sanctionner une publicité à
caractère sexiste. Le but de cette proposition est donc de pallier cette
carence en interdisant les messages dégradants, dévalorisants et déshumanisants
à l'égard des êtres humains en général et des femmes en particulier.
Pour
l’heure, le Jury d’Ethique publicitaire est compétent pour déterminer si une
plainte contre une publicité est fondée ou non. Toutefois, comme il le
précisait dans son rapport annuel 2001, « le Jury, étant un organisme
d’autodiscipline, n’entend pas devenir un organisme d’autocensure (…). Dès lors
qu’un message publicitaire ne soulève que des réserves en matière de décence et
de bon goût il s’abstiendra de formuler une recommandation de modification ou
d’arrêt mais se bornera à communiquer un avis de réserve ».
C’est
pourquoi la présente proposition prévoit la mise en place, au sein du Conseil
de la consommation, d’une structure chargée de manière spécifique de cette
question. Il s’agit d'une commission composée paritairement de personnes issues
du milieu de la publicité (créateurs, annonceurs, publicistes) et de la société
civile (associations de défense des consommateurs, associations de défense des
droits des personnes, etc.). Cette commission sera chargée d’élaborer un code
de déontologie portant sur la représentation des femmes et des hommes dans la
publicité.
Enfin,
cette proposition introduit la possibilité pour les associations de défense des
droits humains d'une action en cessation pour toute publicité contraire au
respect de la dignité humaine, mais également une obligation de réparation du
dommage causé à la société par le même moyen, à savoir une contre-publicité.
Ce
débat s'inscrit dans le cadre d'une société démocratique où la liberté
d'expression est, et doit rester, la règle mais où le respect de la dignité humaine
est une balise essentielle. Il ne s'agit donc pas de censurer, ni de moraliser
mais bien de s'inscrire dans un processus où la prise en considération du
respect de l'autre est une obligation. La sanction ne vise que les seuls abus
et excès.
Pascal
Devos,
Attaché
de presse
Le
texte intégral de la proposition de loi peut être obtenu auprès du service de
presse d’ECOLO (02/218.30.35)
Marie-Thérèse
Coenen, députée fédérale ECOLO, est historienne spécialisée dans la question
des rapports hommes/femmes. Elle est l’auteur d’un ouvrage « De l’égalité
à la parité. Le difficile accès des femmes à la démocratie ». Pour toute
information complémentaire sur cette proposition de loi, Marie-Thérèse Coenen
est contactable au numéro de GSM 0496/70.75.01.