Collectif national pour les
droits des femmes
21 ter rue Voltaire
75011-Paris
Communiqué
Au sujet de diverses mesures relatives à la
prostitution
Le Collectif National pour
les Droits des Femmes et la Coordination Nationale pour le Droit à l’Avortement
et à la Contraception (CADAC) s’élèvent contre les mesures de relégation des
prostituées dans les quartiers périphériques prises par les municipalités d’Aix
en Provence, Orléans et Strasbourg. Ces mesures accentuent leur exclusion et ne
peuvent qu’aggraver les dangers dont elles sont menacées. Ils s’élèvent
également contre les projets de certains acteurs politiques d’enfermement des
prostituées dans des maisons closes.
Pour
nous le système prostitutionnel est une violence à l’encontre des femmes, un
système d’exploitation et d’oppression du corps des femmes (ou d’hommes
assignés à un rôle féminin, c’est à dire de personnes appropriées) au profit du
pouvoir masculin. Il est la manifestation et la reproduction d’une conception
patriarcale de la sexualité. Il est lié à tous les autres aspects de
l’oppression des femmes : précarité, pauvreté, discriminations, violences
sexistes et sexuelles…..
Aussi,
nous revendiquons tout autant l’accès des personnes en situation de
prostitution à l’intégralité des droits universels ( y compris le doit au
séjour pour les étrangères victimes de la traite) afin qu’elles sortent de la
marginalisation, et des mesures allant dans le sens d’une société sans
prostitution : responsabilisation critique des “ acheteurs ”,
application de la loi du 4 mars 2002 sanctionnant les acheteurs de mineurEs
prostituéEs, combat contre les proxénètes, éducation non sexiste, mise en œuvre
immédiate de toutes les mesures (prévues par la loi mais non appliquées)
permettant aux personnes voulant se libérer du système prostitutionnel de le
faire (emploi, formation, hébergement…).
Nous
exigeons que le travail entrepris par le Secrétariat d’Etat aux Droits des
Femmes de Nicole Péry soit poursuivi ainsi que les réflexions et les enquêtes
conduites par le Sénat et l’Assemblée Nationale.
Nous
saluons la prise de position de la Municipalité de Paris opposée à toute
politique de réglementation de la prostitution. Nous suivons avec intérêt ses
projets relatifs aux méthodes de lutte contre le système prostitutionnel, parmi
lesquelles la sanction à l’encontre des clients qui, comme l’a déclaré Anne
Hidalgo, première adjointe au Maire, lors d’une conférence de presse le 1er
juillet , pourrait faire l’objet d’une proposition de loi devant le Parlement.