Positions des Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes –
Décembre 2002
L’association ARCL (Archives,
Recherches et Cultures Lesbiennes) publie le texte suivant dans le but de
dissiper certains malentendus nés, d’une part de l’annonce du projet de création
du Centre de documentation et d’archives
homosexuelles de Paris (CADHP), nés d’autre part de la pétition qu’a fait
circuler le groupe Archilesb. En affichant ainsi leurs positions – fidèles
à celles des différents collectifs ARCL depuis leur création –, l’association espère ainsi répondre aux
interrogations qu’ont pu, ou peuvent avoir les lesbiennes sur ces sujets.
L’association
loi 1901 « Archives, Recherches et Cultures Lesbiennes » (communément
appelée les Archives lesbiennes) a été créée en 1984, période où les groupes
lesbiens se développaient en grande majorité dans la non-mixité politique.
Depuis près de vingt ans, l’association poursuit ses buts qui sont de collecter
et d’archiver tout document ayant trait au lesbianisme et au féminisme. Elle est
soutenue en cela par la communauté lesbienne, à laquelle elle propose, comme à
toutes les femmes, l’accès à l’un des plus vastes fonds en France témoignant de
leur histoire, leurs luttes et leurs différentes expressions.
De
par l’histoire des mouvements lesbiens et féministes, l’association reste dans
une politique de non-mixité qui lui assure une totale indépendance dans ses
choix d’acquisition et d’archivage.
Les sollicitations faites
aux utilisatrices de ce lieu pour aider à son financement ne recueillent pas un
budget suffisant pour un large développement de l’association. Au vu du soutien
affiché de Bertrand Delanoë aux associations gaies comme lesbiennes, les ARCL
ont entrepris, début 2002, des démarches afin d’obtenir des subventions auprès
de la Mairie de Paris (mais aussi auprès du ministère de la Culture), pour
enrichir le fonds, poursuivre l’archivage dans les meilleures conditions,
développer leur rayonnement et étudier une mise en réseau – dont le contenu et
la méthodologie restent à définir – avec d’autres centres d’archives existants,
comme le Centre des archives du féminisme d’Angers ou comme, s’il est
effectivement créé, le CADHP.
Nous
souhaitons néanmoins rester dans une vision associative et militante afin de
préserver l’association et son fonds des aléas et fluctuations politiques.
De ce fait, il n’est en
aucun cas question, ni même imaginable par aucune des militantes du collectif
des ARCL, de voir le fonds des Archives être intégré dans l’une ou l’autre de
ces institutions. Nous poursuivons le développement de l’association dans la
non-mixité, composante politique des mouvements lesbiens, homosexuels comme
féministes.
Les revendications de
groupes et d’associations tels Archilesb ou Vigitrans (« pour que cesse l’exclusion des lesbiennes,
des bi et des trans dans le projet du futur centre de documentation et
d’archives homosexuelles de Paris ») s’inscrivent dans une mouvance
politique mixte. Ce sont des revendications légitimes dans cette optique de
mixité affichée. Les Archives Recherches et Cultures Lesbiennes, pour leur
part, ne peuvent qu’appeler à un renforcement du soutien à l’association pour
la préservation de son autonomie.
Nous espérons que cette
position des ARCL est claire et qu’elle remporte l’adhésion du plus grand nombre
de lesbiennes et groupes lesbiens.
Consultez
le site ou écrivez-nous pour envoyer vos soutiens !
Les ARCL,
décembre 2002
Archives, Recherches et
Cultures Lesbiennes
C/O Maison des Femmes de
Paris
163, rue de Charenton
75012 Paris
archives.lesbiennes@wanadoo.fr
http://arcl.free.fr
Centre de documentation et
bibliothèque de prêt
Ouvert à toutes, tous les
mardis entre 19 h et 21 h 30